Le chagrin et la pitié
Le respectable Lancet a estimé que pas moins de 100.000 Irakiens sont morts depuis le début des opérations militaires en mars 2003. L'assaut contre Fallujah a provoqué l'exode de 200.000 personnes qui n'ont aucune raison de revenir dans une ville réduite en cendres et la mort non recensée de milliers de civils qu'on va s'empresser d'enfouir à coup de bulldozers dans les décombres de leurs maisons comme des gravats, le fameux Abu Musab el-Zarqaoui est introuvable comme son compère le dénommé Oussama Ben Laden. Certains se demandent si ces deux hommes ne seraient pas d'ores et déjà morts depuis un certain temps mais qu'il est commode pour quelques Frankenstein de les maintenir en "vie médiatique". Ils sont tellement commodes, ces deux-là ! La guerre d'Afghanistan avait pour objectif de "ramener Ben Laden devant la justice" et d'en finir avec le régime des Taliban. L'assaut contre Fallujah avait pour objectif de capturer Abu-Musab el-Zarqaoui. Force est de constater que l'un et l'autre sont encore dans la nature si tant est qu'ils soient encore de ce monde.
Tout ceci se déroule dans l'indifférence générale de la majorité des citoyens de cette grande démocratie, citoyens au nom desquels toutes ces atrocités sont commises. Ils ne veulent pas voir. Ils ne veulent pas savoir. Et la plus grande puissance militaire du monde, que seuls ces citoyens auraient pu contrôler, cette puissance-là, donc, se trouve débridée et ivre d'elle-même.